Pour une fois, le Goncourt a un petit côté surprenant : ce n’est pas un opus qui se veut uniquement littéraire, ou social, et on pourrait presque penser que le Goncourt s’ouvre à d’autres type d’écrits, moins gnan-gnan que les livraisons des autres années.
Symptôme d’une ouverture d’esprit ? malheureusement je ne pense pas, mais quand même reconnaissance que des procédés issus d’autres cultures sont acceptable par le cénacle de la bien-pensance parisienne.
Une fois ces médisances sur le Goncourt dites, revenons à l’opus, c’est quand même cela qui est important.
Il se décline de façon très classique en trois partie, la présentation des personnages, après leur retour en France (les 4 mois qu’ils vivent avant que leurs double n’apparaissent), puis l’arrive de l’avion et enfin, les conséquences de la confrontation entre chaque personne et lui.elle-même, celui arrivé le deuxième bénéficiant de l’expérience de son jumeau.
Toutes les situations possibles sont mises en scène, l’un supprime son autre, un autre et son double sont victimes d’intégristes refusant cette hérésie...
Et c’est en fait ce qui fait la différence entre ce livre et de la SF : ici on s’intéresse à l’impact sur des personnages de la connaissance des 4 mois à venir de leur vie, entre le refus d’avoir un double à la mise en scène (ici fatale) de cette gémellité. C’est bien fait, et agréable à lire.
En SF, on se serait intéressé à la cause, à ses conséquences sur l’humanité, à la situation, à son potentiel.
Et c’est dommage que l’auteur, qui a pourtant commencé à explorer cette piste en créant cette notion de monde simulé, n’ait pas plus avant traité du potentiel que cela aurait sur l’humanité, sur le bien et le mal, sur la philosophie, la science, sur l’église qui pourrait y voir finalement la justification de ses thèses...
En fait, ce serait bien qu’il y ait une suite.
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