L’histoire en elle-même n’est pas grand chose : un animal est fidèle à ses maitres, et traverse la moitié de l’Afrique pour les retrouver.
On lit cela dans les journaux à chaque vacances, avec de bonnes pensées sur la fidélité des animaux, si les humains pouvaient être pareils, hein... (en fait, les humains ont plus un côté Rottweiler, mais cela nous égare).
Et la thèse du livre, sur l’indifférence de ces pseudos scientifiques, incapables de comprendre à quel point l’animal qu’ils ont trafiqué est elle aussi simpliste. On en trouve des dénonciations bien plus exactes sur le net, et dans bien d’autres ouvrages.
Mais là n’est pas le pire. Car il est quelque chose qui m’est apparu comme proprement désastreux : ce livre est idiot.
Idiot à deux titres.
D’abord parce qu’il tente de faire parler un animal, en se plaçant à son endroit, et en lui prêtant toutes les pensées (amour, religion, âme...) qu’un humain formé par note siècle serait en droit de ressasser en traversant une épreuve de ce type. C’est spécifiquement pour comprendre ce que pensent les animaux, et comment ils pensent, que les éthologues travaillent. Pas toujours avec succès, mais au moins avec méthode. Et cela, M. Garcia, tout Normalien qu’il soit, passe totalement à côté.
Ensuite, car cette position par rapport aux protagonistes du livre ressort du colonialisme le plus pur. Certes, en son temps, Voltaire pût faire parler le Grand Mamamouchi, mais c’était parodique, dans l’air du temps, et destiné à passer des messages qui auraient pu lui valoir la corde. M. Garcia n’en est pas là, il ne risque pas de finir disséqué par ses collègues éthologues, ce ne sont pas des gens violents. Tout le monde n’est pas Voltaire, et là, le procédé est juste lourd, "supérieur".
L’auteur fait partie de l’élite intellectuelle telle que les formations françaises sont organisées. Putain, ça fait mal.
J’ai retrouvé un dysfonctionnement qui m’avait déjà choqué dans les livres de Muriel Barbery. Une forme de bonnes pensées mielleuses, mais pleines de condescendances. Il nous faudrait une bonne révolution, et, comme Mao le fît, envoyer les intellectuels à l’usine. En commençant par les ENArques, le monde se porterait mieux.
Enfin, ce que j’en dit, c’est juste à la lecture d’un livre, hein.
Mais prévenez moi si vous avez envie de faire une révolution, ça me ferait suer de la rater.
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