Se transformer en premier de la classe, grandir, s’affirmer en l’espace de 2 semaines de vacances scolaires n’est pas très crédible. La fin est sans surprise, tout finit pour le mieux dans le meilleur des mondes. Et les personnages, comme les situations sont parfois assez caricaturaux. Ce roman manque un peu de réalisme à mon sens.
Cela-dit, ce roman décrit bien les mécanismes qui mènent les enfants de milieux défavorisés à l’échec. Ce n’est pas tant le manque d’éducation qui enferme ces enfants-là dans l’échec mais le fait qu’ils n’aient pas les clés pour accéder à l’éducation. La cause de l’échec, vient aussi et surtout des préjugés, de la défiance, du repli de ce monde-là vis à vis du monde "éduqué", par peur, par manque d’ouverture. Les parents de Kevin lui répètent sans cesse "n’oublies pas d’où tu viens", "tu crois tout de même pas que tu vas devenir ingénieur", etc...ils ne font que l’enfermer dans son statut d’enfant défavorisé. Oui le manque d’éducation est dangereux.
Kevin a eu la chance de trouver sur son chemin une vielle dame, Irène, un peu révolutionnaire dans l’âme, qui décide de se battre contre cette fatalité. Elle fait plus que prendre Kevin sous son aile, elle le secoue, réveille son intelligence latente. Kevin se défait de ses œillères au point de tomber amoureux de son antithèse : Laurie, la première de la classe avec ses tresses. Irène va lui donner le goût du combat, et il découvre le pouvoir des mots. De la ténacité, des mots justes, des pensées bien exprimées, avec ces armes, Kevin parvient à s’imposer aux caïd du collège. Au point aussi de secouer à son tour Irène, lorsque, enfermée par sa fille dans une maison de retraite, elle baisse les armes. Et oui l’imbécilité, ma fainéantise intellectuelle est un mal qui guette tout le monde et partout, et qu’il faut combattre tout le temps, "et surtout, ne lâchez rien" comme dirait Mauduit sur France Inter.
Bon, voilà, les thèmes sont classiques, mais c’est assez bien écrit. Mérite d’être lu. A mettre dans les mains des ados.
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