samedi 6 avril 2019
à 13h17
- par Sylvain
Bonjour M. Roso,
Je ne crois pas que la morale soit liée à l’argent qu’on a ou qu’on a pas. Ni que la morale soit un absolu intransgressible quelque soit la situation. Et il est vrai que l’aisance, voire le confort, donnent plus de responsabilité quant à l’application de la morale.
Néanmoins, l’intrigue du roman aurait tout aussi bien pu se passer dans une famille misérable, ou des gamines auraient été violées par un de leurs beau-père, puis prostituées contre des bouteilles de mauvais vin par leur mère. Mais l’opus, en terme de force de vente, aurait perdu son côté "engagé" contre une possible accusation de voyeurisme cynique (à notre époque. Au 19ème, c’était du naturalisme).
Les faits et les ressorts, pourtant, auraient été les mêmes : misère affective, perte des repères, profit des uns au dépends des autres. Mais Outreau ne fait plus vendre de romans, seulement des journaux avides de sensationnel.
Au XIXème, le corps social ne voulait plus de pauvreté et plus de rentiers : ces deux "classes" étaient l’objet de l’opprobre, avec rédemption/compréhension possible pour les pauvres (Zola, Maupassant, voire Hugo). De nos jours, ce sont les "riches" qui sont vilipendés (voire les revendications giletjaunesques ou CGTistes), ces opus tous identiques dénoncent les abus des "200 familles" (heureusement, aujourd’hui, elles ne sont plus toutes de même religion) finalement d’une façon assez triste.
Il me semble que la connerie, l’a-moralité et la pauvreté sont des défauts indépendants. Des axes différents sur lesquels nous pouvons nous situer et évoluer au gré de nos expériences. Mais pas corrélés.
Commentaires