Le mec de la tombe d’a côté
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Avec Örjan, cela n’avait pas été une grande histoire d’amour. Ni une grande histoire de sexe non plus, d’ailleurs. Mais cela avait été notre histoire, j’étais bien dedans, indépendante comme il me le fallait, et nous avions projeté un enfant, et puis il était mort.
A vélo, bêtement, si tant est qu’on puisse mourir autrement que bêtement. Et je me retrouvais à pleurer tous les jours devant un carré de marbre sur lequel deux dates marquaient les limites de ma vie de couple.
A côté de moi, je rencontrais fréquemment un homme de mon âge, qui entretenait la tombe probablement la plus kitsch de la région. Il ne manquait que des jeux de lumière pour renforcer le mauvais goût de la chose. 4 dates, probablement ses parents.
Pleurer côte à côte crée des liens, encore qu’il s’agissait pour lui plutôt d’un entretien tenant de la révision mécanique que d’un recueillement sur la tombe d’êtres aimée. Mais nous partagions un lieu d’émotion.
Encore qu’il était finalement assez beau garçon, sous ses habits de paysan endimanché. Et qu’il avait, par moment, l’oeil pétillant. Il vint me voir un jour sur mon lieu de travail, à la bibliothèque. C’était mon anniversaire, personne ne m’avait appelé. J’acceptais son invitation. Il était drôle, gentil, probablement tendre.
Mais accepter d’aimer un paysan qui élève 24 vaches et passe sa vie sur son tracteur, quand on est une citadine pragmatique, même si on s’appelle Désirée, c’est accepter des renoncements bien plus important qu’on ne pourrait l’imaginer.
Mais il faut dire qu’il avait des sacré arguments...
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