L’exception

lundi 17 août 2015
par  Sylvain
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Il avait préféré attendre la nouvelle année pour me l’annoncer, mais cela me fit quand même l’effet d’une bombe. Mon mari, le père des jumeaux, l’home avec qui j’avais enregistré un dossier d’adoption qui était accepté, l’homme qui me faisait si bien l’amour depuis 11 ans faisait son coming-out, et partait vivre avec son amant.

Heureusement que Perla, notre voisine, disposait malgré son nanisme de trésors de gentillesse et de psychologie, car je ne sais pas si j’aurai pu m’en remettre.

Ma première réaction fût d’aller avec les enfants dans la maison de vacances, voire les lueurs du soleil de midi, encore très bas sur l’horizon. Mais cette maison était un endroit ou nous avions passé des moments ensembles, et il fallait vérifier que ces souvenirs là aussi étaient morts.

Peu de temps après, ma mère m’apprit que mon père biologique était de passage, et désirait me rencontrer. Ce n’étais pas le meilleur moment, en pleine séparation, mais il était pris du coeur, et voulait passer un moment avec moi. Un repas.

Le lendemain, j’appris qu’il était mort dans la nuit à son hôtel, et que j’étais sa seule légatrice. Chargée de plus d’aller épandre ses cendres dans sa maison par delà les océans.

Je décidai de lier la découverte de la maison de mon père et le fait d’aller chercher l’enfant adopté qui nous était réservé, dans un pays lointain, ensoleillé mais en guerre.

La maison de cet homme regorgeait de souvenirs de moi, et de photos de ma mère et lui, prises pour certaines quelques années auparavant. Ma mère avait une double vie, entre l’homme de sa vie et le père de sa fille.

Après avoir été cherché l’enfant, je décidai de rentrer en bateau.


Commentaires

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lundi 7 septembre 2015 à 23h33 - par  Sylvain

L’histoire toute simple d’une femme qui découvre que l’homme qu’elle aime, et qui l’aime depuis 11 ans n’est pas tout à fait l’homme qu’elle pense, que sa mère c’est pas toute à fait la femme aimante et fidèle qu’elle connait depuis toujours, et que sa voisine n’est peut être pas non plus aussi simple qu’il n’y parait.

Dans un pays dont la lumière est souvent absente, finalement, la pénombre sied aussi aux relations sociales.

Mais la plus grande surprise dans toute ces littérature des pays du Nord, finalement, c’est le calme des protagonistes. La relativité faite aux drames sentimentaux, dans un pays ou, au sens littéral, on peut mourir de froid ou se perdre dans le blizzard en traversant la rue.

Nos émois et autres crimes passionnels sont des luxes de pays tempérés. Au Nord, on relativise dans le noir, au Sud, on meurt de sécheresse. Balzac et Stendhal résisteront-ils au réchauffement climatique ?

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