On ne voyait que le bonheur

samedi 6 décembre 2014
par  Sylvain
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Il y avait eu les années de bonheur, avec Nathalie. Nathalie, si belle, mère régnante de Joséphine, notre Princesse. Cela n’avait pas modifié ma timidité, on pourrait presque dire la lâcheté, mais j’avais vécu. Montré du bonheur.

C’atait bien, après ces années entre un père et Anne, une des jumelle, qui ne disait plus que un mot sur deux depuis ses 7 ans, quand sa soeur était morte dans son sommeil et que notre mère était partie pour se perdre dans un rêve.

Et Nathalie revenait tard, avec l’odeur d’un autre, une odeur de foutre et de cigarette à la bouche. Puis elle revint le matin, avec des croissants pour ses enfants, afin de continuer l’apparence d’un bonheur factice.

Puis j’ai disjoncté. Une journée magnifique avec mes enfants, un vrai bonheur de famille, et le soir, une balle dans la tête de ma fille, mon fils et moi à suivre.

Mais je l’ai raté, juste défigurée. 3 ans d’hôpital psychiatrique, puis partir, se reconstruire, dans un ailleurs ou le bonheur se construit avec les mains.

Après de soir là, je n’avais rien compris. Si ce n’est que j’avais mal, que mon père avait voulu me tuer. Pourquoi moi d’abord ? Et puis le temps à passé, j’ai vu de ce que Nathalie, ma mère, faisait vivre à son nouveau mec, le tatoué.

A 20 ans, je crois que j’ai pardonné.


Commentaires

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samedi 6 décembre 2014 à 11h35 - par  Sylvain

Ca y est, on a franchi un nouveau pas vers le rien.

Voici un opus qui expose la scène classique de l’adultère et de la passion, mais vécue par un esprit aussi peu enclin à la passion, la vraie, qu’un escargot ne serait le bon candidat pour un 100m. Refoulement, destruction, ratage.

La conclusion qui s’impose à cette lecture est qu’il est des gens dont l’horizon du possible est d’apprendre à un enfant à jouer au foot, et que notre méchante société, si exigeante, les amène à la folie. Mais que leurs proches, une fois grandi par les Epreuves, les pardonnent.
Je récidive sur cette nouvelle race d’auteur, destinée à faire pleurer dans les chaumières (voire une autre critique d’un opus du même), avec quand même une évolution.

Le romanesque est né de la geste de héros. Des demi-dieux au début (Homére), des exemples pour le commun des mortels longtemps. J’entrevois vers le 19ème le début du passage à l’histoire des gens normaux. Balzac, avec sa comédie humaine, Zola avec ses Rougon-Macquart, Hugo, Flaubert, Maupassant... ont défriché les méandres de l’âme de la plèbe, sondé les profondeurs des péchés capitaux et capiteux, regardé jusqu’où on pouvait l’élever et descendre, disséqué tant Landru, Emma qu’Esmeralda.

Mais c’était du lourd, du sang, de la peine, des larmes. De la profondeur.

Ici, d’ailleurs comme dans les opus de M. Foenkinos, on tente de faire de même, mais sur des gens sans âme (pas au sens religieux, mais au sens de l’existence d’un contenu entre les deux oreilles). On sonde la profondeur d’une flaque, l’atermoiement de celui qui ne supporte plus son voisin, car il fait jouir sa femme mieux que soi. On en arrivera bientôt à des abîmes de désespérances pour la comparaison de l’odeur d’une aisselle (avec sou sans Axe ? ce sera la question).

C’est pitoyable et ça manque de souffle. Mais ça se vend. On est passé en 20 siècles d’une littérature basée sur des héros à une littérature basée sur des zéros. Une seule lettre, mais que de chemin.

Vivement le prochain Nothomb, elle n’explore qu’elle même, mais elle fait bien et le sujet vaut le détour.

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