Sous un autre jour

jeudi 12 août 2010
par  Sylvain
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Irène Beckman a 56 ans, un mari, deux enfants bien lancés dans la vie, et une mère, Viviane, qui doit se faire opérer de la hanche. 10 ans auparavant, elle a eu une relation avec Thomas, le temps d’un été. Mais aujourd’hui, c’est Martin, son mari, qui la quitte. Pour Suzanne, une femme plus jeune.

Elle n’en éprouve pas de colère, plutôt une sorte de résignation. Car en fait, Irène découvre qu’elle est passée à côté d’une partie de sa vie, par manque d’envie de la vivre. Aussi, quand Viviane, effrayée de la possibilité de mourir lors de son opération, lui laisse une enveloppe pour la cas où, Irène ne peut pas résister. Elle découvre que l’homme qui l’a élevée n’est pas son père.

Que son père était un jeune musicien Juif, qui n’a pu épouser Viviane pour fuir le nazisme.

Après réflexion, Irène se lance à la recherche de ce père, et finit par le retrouver. Lui,il a vécu sa musique, et une relation pacifiée avec Hannah, jeune juive ayant survécu aux camps. Mais leur fils, le demi-frère d’Irène, est mort pendant la guerre des 6 jours. Hannah n’y a pas résisté, elle s’est suicidée...


Commentaires

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mardi 17 août 2010 à 22h50 - par  Sylvain

Dans Les mains rouges, l’auteur arpentait les méandres de la révolte, même non désirée.

Ici, c’est l’inverse. Irène est "arrivée", elle a eu une vie a priori enviable.

Mais elle est née dans un monde sans contraintes, et n’a pas du trouver beaucoup de sujets d’opposition dans sa jeunesse, ni même de sujets de passion. Aussi, sa vie a coulé autour d’elle, elle s’est laissée entrainer comme dans le lit d’un fleuve.

Autour d’elle, les autres personnages sont des antithèses presque caricaturales. Sa mère, épousée car enceinte, son mari financier par revanche sur sa jeunesse, et son père biologique perdu dans sa musique.

Avec ces deux opus, JC Grondhal brosse une fresque pessimiste de nos sociétés, un peu à la manière de Sartre. Seule la volonté nous permet de vivre une vraie vie, la volonté s’acquiert dans l’adversité, notre modèle social européen ne génère plus assez d’adversité pour que de vraies vies ne puissent émerger, dans la douleur et la fureur, mais avec délectation. Un peu comme un souhait que Churchill revienne pour indiquer à nos amis d’outre manche qu’il faut réellement du sang et des larmes pour que la vie vaille d’être vécue.

Coincé entre Suède et Allemagne, c’est peut être une vue Danoise du bonheur Européen. Mais en tout cas, c’est intéressant à lire, sous des dehors simplistes, c’est fort.

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