Je vais mieux

mardi 25 mars 2014
par  Sylvain
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C’est arrivé tout à coup. Un diner avec nos amis, Edouard et Sophie, et tout à coup, la douleur m’a envahi. J’ai commencé par resister, faire comme si, mais elle a été plus forte que moi. Il s’en sont aperçu, et sont partis avec affection.

Le lendemain, entre la douleur et les informations erronées que m’avait passées Gervais, la réunion fût un désastre. Enfin, pour moi. Car Gervais, lui, a tiré son épingle du jeu, et il est devenu mon chef.

Les premiers jours, c’était supportable, la douleur. Et si les spécialistes consultés restèrent muets sur les causes possibles - rien de physique, en tout cas, c’est donc forcément psychologique - mal de dos, mal du siècle en guise d’explication, et malgré une IRM et quelques heures d’attente dans diverses salles du même nom, rien de rationnel ne pût expliquer mon état.

J’étais noué, bloqué dans un état que rien ne pouvait sauver. La mort de mon beau-père fit prendre conscience à Elise, ma femme, qu’elle ne m’aimait plus. Elle m’a alors proposé le divorce, et demandé de quitter la maison. C’était peut être la meilleure solution, mais j’aurai aimé qu’on en parle, me sentir concerné et acteur. Ce fût aussi la goutte d’eau de trop, et la première vexation de Gervais me rendit suffisamment agressif pour lui casser la gueule.

Puis me rendre compte que j’avais une vie à vivre.


Commentaires

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dimanche 11 mai 2014 à 23h21 - par  Sylvain

Une fable contemporaine, dans laquelle le mal de dos, mal du siècle souvent psychosomatique, révèle par sa puissance la compréhension que le narrateur a de son état, et du bonheur qu’il en tire (ou surtout n’en tire pas).

C’est amusant et bien écrit, ne boudons pas notre plaisir : allez-y.