Il faut le reconnaître, cet opus est féroce, bien vu, et parfois un peu drôle.
Résumer la "culture d’entreprise" à "la cristallisation de la bêtise d’un groupe de gens à un moment donné" permet par exemple de décoder effectivement pas mal de situations de travail. Surtout avec des "chefs" un peu perdus, qui n’osent pas l’admettre, et qui utilisent toute branche possible pour se raccrocher.
Mais, à l’inverse, j’y ai comme détecté 3 manques.
D’abord, l’expérience de Mme Maier, à l’époque de l’écriture de ce livre, se limite à celle vécue dans "une grande entreprise française œuvrant dans le domaine de l’énergie (EDF)". Il me semble, pour y avoir aussi passé quelques années, que cette entreprise cristallise un grand nombre des déficiences du management. Mais d’une part elle se soigne, et d’autre part, elle n’est pas la seule entreprise du monde, loin de là.
Ensuite, plusieurs passages dénotent presque d’une jalousie inavouée à l’égard des cadres "du sérail". Certes, ces "cadres supérieurs" sont assujettis à l’entreprise, mais la répétition de "supérieur", par opposition à "moyen", et l’usage d’expression comme "de toute façon, je n’ai jamais pu les encadrer" sonnent comme le regret de ne pas être passé de l’autre côté du miroir, celui où l’on dirige réellement.
Enfin, quelle organisation humaine ne pourrait se prêter à une telle critique : l’armée a ses adjudants, les églises lavent les cerveaux plus fortement que les entreprises, les partis politiques sont tombés en déshérence... C’est quoi, la solution, Mme Maier, pour faire des choses ensemble ? Votre définition de la psychanalyse, comme méthode permettant de développer le soi, est certes intéressante. Ne serait-elle pas un pu limitée, en terme de collectif ?
Merci à Nath’ qui m’a prêté ce livre, et n’hésitez pas à aller lire cet article.
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