Vers chez les blancs

dimanche 18 avril 2010
par  Sylvain
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Francis est un écrivain. Enfin, était. Car il n’a plus rien produit de bon, depuis... depuis qu’il préfère jouer au tennis, faire l’amour à Edith, et vendre les produits Bio dont tous ses amis raffolent. Et ça lui suffit pour vivre.

Sauf qu’Edith lui propose d’amener Nicole, la femme de Patrick, à jouer dans un porno. Nicole, la prude Nicole. Et la femme de Patrick, Patrick qui écrit si bien, que les premières pages de son nouveau roman sont de réels délices.

Mais Nicole qui se révèle finalement une amante totalement extraordinaire, une femme délaissée dont la libido et l’envie se révèlent sous les coups de bite de Francis. Exaltation des corps, éclosion des fantasmes, sexe à outrance, satisfaction des chairs, mais manque de finalisation, dans cette relation, ce qui amènera Nicole à y mettre un terme, l’amour physique ne menant nulle part.

Et, pendant ce temps, Patrick découvre lui aussi, à l’occasion d’un voyage de promotion de son livre, les vertiges du sexe avec un sosie de Madona. Et Patrick accepte totalement le sexe pour le sexe, l’argent d’un nouvel éditeur en paiement de son talent, la défection de sa femme, du moins,tant qu’elle ne lui est pas nécessaire. Au point de perdre toute envie, toute frustration, et probablement, tout talent...


Commentaires

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dimanche 18 avril 2010 à 15h58 - par  Sylvain

Philippe Djian l’écrit lui même, le plus dur à écrire, ce sont les scènes porno. Alors, il s’y colle.

Et il s’y colle avec succès. Ça bave, ça mouille, ça suce, ça lèche, lubrifie, pénètre, défonce, encule, excite, jouit dans tous les orifices, dans tous les sens, et parfois avec quelques raffinement orientaux. N’y manque, mais c’est la loi du genre, que l’amour.

Sauf pour Edith, qu’il aime, mais baise discrètement. Amour et porno ne font pas bon ménage, et c’est finalement Edith qui a lancé Francis sur cette voie.

Et c’est bien écrit. Décrit, parfois au scalpel, parfois avec les odeurs. Excitant. Attirant.

Et complet. Parce qu’en dessous de ce côté lubrique, il y a quelques vérités. Celles d’Edith, l’épouse, et d’olga, la copine, qui ont des relations un peu complexe au sexe. Edith, la tendresse, Olga, le refus d’une réelle relation charnelle qu’elle compense par l’écriture de scènes osées. Jusqu’à ce qu’elle découvre son homosexualité partielle.

Et bien sûr, comme d’habitude, le lien à l’écriture. 3 écrivains sont en scène, cette fois. Avec pour chacun des rapports aux mots, à l’amour et au sexe qui se complètent de façon très différentes, mais qui seuls leur permettent de vivre sans devenir fou.

Encore une fois, c’est grand.