L’ombre du vent

dimanche 19 septembre 2010
par  jackie
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Barcelone 1945, Daniel a 10 ans quand son père l’emmène au "Cimetière des Livres Oubliés" pour y adopter un livre, rituel qui se transmet de père en fils de libraires. Envoûté par la lecture de ce roman "L’ombre du Vent", il s’intéresse à l’auteur, Julian Carax. Très vite il découvre son destin tragique, puis un personnage sans visage qui rôde autour de lui, comme sorti des pages du roman, et qui s’emploie à brûler un à un, chaque exemplaire de l’oeuvre de Carax.

Daniel sera rejoint dans son enquête par le savoureux Fermin - sorti de la rue par Daniel pour travailler à la librairie. Ils formeront un binôme d’enquêteurs hors pair. Ils n’en finissent pas de démêler les liens entre les différents protagonistes. La peur aussi rôde dans cette Espagne Franquiste : elle porte un nom, l’Inspecteur de police Fumero, qui s’emploie à terroriser l’entourage plus ou moins proche de Daniel.

Au fil de sa quête, qui l’accompagnera jusqu’à l’âge adulte, on découvre un étrange parallèle entre sa propre histoire et celle de l’auteur. Une histoire d’amour passionnelle, un beau-père qui n’accepte pas cette liaison, un frère ami, devenu ennemi... Au final, Daniel finira par accomplir son destin là où Julian a échoué.


Commentaires

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mercredi 27 décembre 2017 à 16h12 - par  Sylvain

Bien vu, Jackie, c’est exactement ce que j’ai ressenti à la lecture de l’opus.

Un intrigue un peu trop bien ficelée, qui renvoie le personnage principal, fils de libraire, à celui de l’écrivain maudit, fils adultérin d’un riche industriel.

C’est quand même ce qui permet à l’auteur de donner à voir l’histoire réelle de Barcelone et des Barcelonais, un histoire de violence et de dureté, tenue entre le "qu’en dira-t-on", l’église et la police, une histoire, finalement, dans laquelle les héros sont bein ceux qui cherchent es moulins à vent. Rien n’a donc changé, si ce n’est que le jeune homme d’aujourd’hui, avec difficulté, trouve sa voie.

Peut-on y voir les prémices de l’arrivée au pouvoir de Podemos ? Peut-être, au fond, est-ce de cela qu’il s’agit. Assumer son héritage pour mieux s’en séparer.

En tout cas, c’est à lire.

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mardi 21 septembre 2010 à 22h09 - par  webmestre

L’écriture est un peu plate au début – surtout quand on vient de quitter un Gary, en même temps ça repose – mais dès que l’auteur fait parler Fermin, son écriture reprend des couleurs, comme le personnage : pleine d’aphorismes, de métaphores truculentes.

Les descriptions sont particulièrement réussies, surtout quand il s’agit de nous faire respirer la naphtaline des lieux décrépis, ou pire, bien pire (que la naphtaline), comme dans cet hospice ou plutôt mouroir atroce où réside l’un des protagonistes : j’en ai encore plein le nez. Quant à Barcelone, moi qui la voyais comme une ville gaie, chaude, ensoleillée, ici les lieux sont brrr sombres, froids, humides mais c’est sans doute pour les besoins de l’histoire.

La plupart des femmes ressemblent à des apparitions magnifiques au teint diaphane, fragiles, éthérées, soumises aux hommes, ne maîtrisant pas leur destin, du moins en apparence.

On est dans un univers fantastique, gothique, baroque, magique. Roman très réussi. Pas de quoi se prendre la tête, juste un très bon moment de lecture.

C’est surtout un hommage aux livres et aux lecteurs.

Seuls reproches, mineurs : l’intrigue est un peu trop bien ficelée, à la manière des scenarii américains. Et l’action met un peu de temps à se mettre en place env. les 100 1ères pages.

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