Drôle de livre que cet opus.
D’abord un style nouveau. A la fois direct comme du Nothomb, mais plein de mots et d’idées "sales", ce qu’Amélie ne ferait pas. Plus cru, aussi.
Au point d’en être presque choqué après quelques pages, et de de demander si on continue. Conseil : oui, continuez.
Ensuite, cette histoire sans queue ni tête, au premier abord, de personnages, miraculeusement entretenus, qui survivent près d’une décharge, sans pouvoir la quitter.
On y trouve très vite un innocent, un simple d’esprit, un pervers, et surtout des paumés, accidentés de al vie qui n’arrivent pas à oublier, à pardonner, à faire avec un épisode douloureux de leur vie. Et qui bâtissent eux-même autour de cet épisode le rempart qui les isole du monde.
Jusqu’à une rédemption qui passe par la confiance qu’ils s’obligent à accorder à d’autres humains, à l’épreuve qu’ils cherchent à surmonter ensemble, par opposition à ceux qui ne cherchent qu’à faire durer la situation, au mépris de l’avis et des désirs des autres.
Alors quelle lecture faire de ce livre ? Symbolique, assurément. Est-ce l’histoire de la difficulté à s’intégrer dans la société, pour les exclus des quartiers pauvres ? La décharge est-elle juste l’idée qu’on peut se faire des banlieues, les zones défavorisées ou l’on vit du "chèque" qui disparait aussi vite sur les zincs. Ou partir n’est pas possible tout simplement parce qu’on ne sait plus comment faire pour communiquer avec le reste du monde.
Ou, comme peut le laisser entendre quelques paragraphes vers la fin, le symbole d’une nouvelle lecture de la Bible, tentative d’éclairage de ce qu’est aujourd’hui le passage vers l’humanité, la nécessaire acceptation de l’autre, et la nécessaire part noire que portent certains.
Ou un peu des deux, juste un cri pour signifier que vivre est difficile, qu’il faut aller vers les autres, et que les défavorisés no sont pas forcément les concierges des "Hérissons".
Je ne sais pas, mais l’intérêt du livre est que je me pose la question. Merci Mlle Nollet.
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