On ne boit pas les rats-kangourous

samedi 24 octobre 2009
par  Sylvain
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Willie a environ 25 ans. Il vit près de la décharge, avec une vingtaine d’autres personnes, qui sont arrivés là au fil des ans. Willie est né là, lui. Et ses parents sont morts, depuis presque 10 ans.

Il n’y a rien à faire, en fait, sinon boire le soir en racontant des histoires, avec les autres. Parce qu’il n’est pas possible de partir. Quand on va vers le Nord, au bout d’un moment, on revient en arrivant du Sud. Pareil pour l’Est et l’Ouest. Mais comme il y a toujours ce dont on a besoin au magasin de Den, et à boire au bar...

Will tente de s’intéresser aux autres, de connaître la raison de leur présence en ce lieu de déchéance... en buvant des bières, au bar. Pourquoi Samantha est là, Horace et Martha, Bianca...

Quand les vivres commencent à manquer, chez Den, les antagonismes les plus profonds entre les personnes se révèlent au grand jour. Le groupe se scinde, quelques uns se retranchant dans la violence.


Commentaires

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samedi 24 octobre 2009 à 14h39 - par  Sylvain

Drôle de livre que cet opus.

D’abord un style nouveau. A la fois direct comme du Nothomb, mais plein de mots et d’idées "sales", ce qu’Amélie ne ferait pas. Plus cru, aussi.

Au point d’en être presque choqué après quelques pages, et de de demander si on continue. Conseil : oui, continuez.

Ensuite, cette histoire sans queue ni tête, au premier abord, de personnages, miraculeusement entretenus, qui survivent près d’une décharge, sans pouvoir la quitter.

On y trouve très vite un innocent, un simple d’esprit, un pervers, et surtout des paumés, accidentés de al vie qui n’arrivent pas à oublier, à pardonner, à faire avec un épisode douloureux de leur vie. Et qui bâtissent eux-même autour de cet épisode le rempart qui les isole du monde.

Jusqu’à une rédemption qui passe par la confiance qu’ils s’obligent à accorder à d’autres humains, à l’épreuve qu’ils cherchent à surmonter ensemble, par opposition à ceux qui ne cherchent qu’à faire durer la situation, au mépris de l’avis et des désirs des autres.

Alors quelle lecture faire de ce livre ? Symbolique, assurément. Est-ce l’histoire de la difficulté à s’intégrer dans la société, pour les exclus des quartiers pauvres ? La décharge est-elle juste l’idée qu’on peut se faire des banlieues, les zones défavorisées ou l’on vit du "chèque" qui disparait aussi vite sur les zincs. Ou partir n’est pas possible tout simplement parce qu’on ne sait plus comment faire pour communiquer avec le reste du monde.

Ou, comme peut le laisser entendre quelques paragraphes vers la fin, le symbole d’une nouvelle lecture de la Bible, tentative d’éclairage de ce qu’est aujourd’hui le passage vers l’humanité, la nécessaire acceptation de l’autre, et la nécessaire part noire que portent certains.

Ou un peu des deux, juste un cri pour signifier que vivre est difficile, qu’il faut aller vers les autres, et que les défavorisés no sont pas forcément les concierges des "Hérissons".

Je ne sais pas, mais l’intérêt du livre est que je me pose la question. Merci Mlle Nollet.

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