Une jeune fille aux cheveux blancs

lundi 17 septembre 2012
par  Sylvain
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Caroline est nouvellement retraitée, un peu affolée par ce changement drastique de statut social. Mais finalement, ce sont ses filles et son mari qui sont le plus inquiets.

Au point de lui offrir une inscription à Nouvel Age, le club des retraités actif. Mais Caroline n’est pas une femme facile, et, dans un premier temps, ce type d’activité forcées ne lui convient pas. Jusqu’à ce qu’elle découvre, chez ses condisciples et surtout chez un de ses professeurs, des richesses et des opportunités qu’elle aurait crues impossibles.

Reste alors à choisir, entre ce qui a fait sa vie pendant tant d’années de bonheur, et un inconnu tellement tentant.


Commentaires

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lundi 17 septembre 2012 à 23h10 - par  Sylvain

Il en faut pas bouder son plaisait, c’est vraiment bien écrit, c’est enlevé, rapide, et surtout, très tendance. Car ça parle de la retraite, de la sexualité des séniors, de l’angoisse à passer de l’autre côté, après 40 ans de bons et loyaux services à la société, mais aussi de la richesse des découvertes qu’on peut faire, de la joie, finalement, d’avoir du temps, de l’argent, et peu de contraintes. Et ça en parle bien.

Mais.

Bien sûr, il ya un mais. Il me semble même qu’il y en a plusieurs.

Le premier est que c’est facile, d’être retraitée quand on est séduisante, midinette à souhait, et pas dans le besoin. Lire un livre similaire, dans lequel l’héroïne serait ventrue, pauvre et se verrait inscrite par ses enfants à la médiathèque municipale aurait moins de souffle. Peut être plus de ressemblance avec le monde réel, mais moins de chance d’être vendu aux lecteurs. Un peu comme le "hérisson", qui fit il y a quelques années le bonheur de la critique Bobo (je crache dans la soupe, je suis pire) mais qui était finalement une ode à la bienséance. Penser cela ne gâche pas le plaisir d’avoir lu un bon livre, mais ça relativise la portée philosophique de l’opus.

L’autre est que c’est presque trop beau pour être vrai. On dirait un package publicitaire tellement c’est ciblé sur une des problématique du moment : qu’allons nous faire de nos vieux, ceux qui ont encore la capacité à se bouger (les autres, il suffit de conférer le Brave New World pour avoir la réponse). Et que la réponse est simple : laissons les vivre, ils consomment et peuvent en plus avoir un rôle social. Le tout mâtiné d’un petit peu de féminisme de bon aloi, pour une fois, c’est une dame mure qui se tape le jeunot. L’inverse eût été vulgaire (10 à 20 ans de différence d’âge), voire provocateur (plus de 20 ans).

C’est pourtant vrai qu’il faut bien que les auteurs imaginent une histoire, et qu’en conséquence, ils s’appuient sur le réel. Mais autant des auteurs comme Djian ou Despentes se coltent avec une réalité obscure et parfois dure, autant cet opus reste dans la facilité de la vie bourgeoise des beaux quartiers.

Je suis un râleur, j’ai donc critiqué un peu. Mais je vous avoue quand même avoir passé un excellent moment de lecture avec ce livre. Alors filez vite le lire aussi, et donnez moi votre avis.

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