Fabuleux.
On se demande d’ailleurs comment, après lecture de cet opus, on peut encore être intégriste d’une religion quelconque. Croyant oui (ou non, ce qui est mon cas), émerveillé par l’éventail des possibles en ce domaine, assurément. Mais on en peut plus être intégriste.
Il s’agit donc d’un opus dont on devrait imposer la lecture à tous, à partir du collège.
Il y manque néanmoins deux choses.
La première est la raison de la religiosité.
On voit au travers des siècles que le fait religieux, quelle que soit la manière dont il s’exprime, est un point commun à l’ensemble de l’humanité. Etre athée et/ou agnostique, finalement, revient à chercher le même type de vérité par des moyens différents.
On peut donc se demander légitimement quand commence, dans l’ensemble du monde vivant, ce fait religieux. Le virus, assurément pas, le bonobo, la réponse est moins sûre.
Une analyse de ce sujet m’a manquée, elle doit probablement exister quelque part, si vous savez ou, merci de me l’indiquer.
La deuxième raison est l’analyse de la forme de la religion.
La lecture de cet opus m’a fait penser que la forme que prends une religion est en fait le reflet de son organisation sociétale.
Société ancestrale avec une espérance de vie limitée, dépendance forte à la mère, déesse mère.
Allongement de la durée de vie, organisation en horde autour d’un "chef", émergence des dieux masculins, multiples.
Organisation sociale autour d’un pouvoir central, émergence des dieux organisés, puis uniques, reflet de cet unicité d’un souverain sur un territoire suffisamment étendu pour qu’on en connaisse pas les limites pour peu qu’on habite loin des frontières, fruit de l’évolution des techniques.
Emergence d’un fils, vu comme le prolongement de soi, la forme nécessaire à la pérennité.Ou, en Asie, vision des dieux reflétant les multiples fidélités qu’on peut avoir dans une vie.
Et aujourd’hui, désincarnation de ce dieu, hésitant entre pouvoir absolu à la mode Staline, Hitler, Napoléon... pour certains, et entité aussi lointaine et inefficace que la commission européenne pour d’autres.
Le propos est probablement bébête, mais il me semble néanmoins que la plupart des positions relatives à l’IA, aujourd’hui, relèvent d’un mode de pensée religieux : crainte d’un point focal qui la rende omnipotente, ou refus de cette technologie identique au refus d’un croyant quant au religions des autres.
Et personnellement, je me suis dit que mon athéisme était absolument compatible ou homogène à l’adoration d’une rationalité supérieure, qu’on pourrai identifier à l’IA ultime. Baste, la lecture de l’opus a questionné mon anticléricalisme, c’est fort.
A lire, absolument.
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